L’osiériculture (ou Saliciculture) est la source d’où découle l’ensemble des "Possibles" de notre association : vannerie - créations paysagères. Prenons l'exemple de la culture menée par l'un de nos adhérents : la ferme des Tressages Vivant d'Hugues-mircea Paillet. Il est certifié en Agriculture Biologique.
Le saule est une plante vivace qui aime l'humidité et grandit sans difficulté dans les lieux marécageux, le long des cours d’eau. Cependant, vous serez surpris qu’il supporte aussi des climats plus secs dès qu’il est bien implanté. Ses racines sont, selon les variétés, pivotantes, traçantes ou encore semi-pivotantes. Chacune s’adaptera dès lors mieux à tel ou tel type de sol.
Les Saules ont un feuillage caduque. Les feuilles sont entières, disposées en spirale sur les branches. Pour les fleurs (dès la deuxième année de pousse) : au printemps, apparaissent les chatons. Les fleurs femelles portent des nectaires, dont la sécrétion attire les insectes. Le saule a l'attirail d'un "anémophile" (arbre pollinisé grâce au vent), mais il s'équipe simultanément comme un entomophile (pollinisé par les insectes). Sa fleur, minuscule, a des étamines différentes selon les variétés. Les chatons femelles libèrent les graines cotonneuses en juin-juillet. C'est aussi par marcottage naturel que le saule peut se reproduire en bordure de rivières où on le trouve communément.
Nous sélectionnons les plus grands brins forts et vivants par variété pour les planter en boutures de 24cm de longueur dans un champ préalablement labouré à l’automne. Juste avant, nous hersons, puis à l’aide d’un gant nous enfonçons complètement la bouture (ou tacôts) dans la terre : avec une bouture tous les 10cm, pour assurer la densité de la plantation car si l'on veut de l'osier très fin, les plants doivent être serrés. Ils auront moins de lumière et donc moins de pousses sur le brin principal. Entre les rangées, l’espacement est de 90cm afin de faciliter notre récolte. Des boutures sont disponibles à la vente en nous contactant à la ferme des Tressages Vivants.
Plusieurs fois par an, de la sortie de l'hiver au début de l'été, nous dynamisons notre culture : Une dynamisation (par temps humide, pendant une heure, le soir, quelques heures avant le coucher du soleil) puis épandage au niveau du sol (dans les deux heures qui suivent) de bouse de corne afin notamment de renforcer la partie racinaire de la plante.
Une dynamisation, également par temps humide (pendant une heure, le matin au lever du soleil) puis brumisation sur le feuillage de silice de corne afin d'affirmer le principe feuille de la plante et ainsi la renforcer contre ses prédateurs. C'est un principe identique à celui pratiqué en homéopathie. Cette méthode permet d'établir la santé de la plante en évitant ainsi l'utilisation de tout intrant.
Nous surveillons la pouce des adventices (indûment appelées mauvaises herbes), les compagnes de nos cultures. Nous considérons celles-ci comme des amies dont nous réduisons la pousse au cas où elles prendraient trop d’ampleur. Ainsi, nous régulons la croissance des liserons qui pourraient nuire à la qualité de notre osier de vannerie.
Autrefois coupé sur des saules têtards, les brins sont maintenant cultivés dans des oseraies comme celle de la ferme agricole des Tressages Vivants, sur des pieds-mères ne dépassant que de quelques centimètres le niveau du sol. De ce fait, le travail peut donc se faire mécaniquement : à l'aide d'une motofaucheuse avec une barre de coupe.
Dès la chute des feuilles (à partir de fin novembre), quand la sève est redescendue et après les premières gelées, nous procédons à la récolte de l'osier ; celle-ci pourrait être réalisée tout l’hiver jusqu’en mars. Nous respectons le calendrier lunaire. Ainsi, nous profitons dans la mesure du possible des meilleures dates pour la récolte. Pour l’osier sec (brut ou gris), une récolte hâtive est idéale : avant janvier, là où la sève est au plus bas. A la fin de la récolte un girobroyage total du champ est fait offrant à l'oseraie un angrais vert naturel.
Au fur et à mesure de notre récolte, une mise en botte provisoire et manuelle du futur osier est réalisée avant de le ramener sur le terrain de notre atelier.
Étape essentielle du métier, pour ranger par taille notre matière. Nous l’organisons en botte de mêmes variétés allant de 80 cm à 3 m de longueur. C’est dans un tonneau que l’on y dispose l’osier en vrac pour en tirer les brins tous les 20cm, les plus longs d’abord puis ceux plus petits de 20cm et ainsi de suite. Les longueurs courtes, plus utilisées en vannerie et en moindre quantité seront plus précieuses. Les brins plus longs sont, quant à eux, idéals pour la mise en œuvre paysagère. Nous réalisons des tas décroissants et quand l’un d’eux est assez fourni, nous le lions par deux attaches à nœud coulissant : une au pied de la botte et l’autre en son milieu.
Une fois l’ensemble des bottes finalisé, nous les entreposons les liens bien lâches dans un lieu sec et ventilé. Les liens légèrement détachés nous permettent d'accélérer le processus de sèchage et surtout d'éviter tout risque de moisissure. Lors de cette dernière étape, l'on peut obtenir, suivant la lumière, différentes teintes. Après un séchage de plusieurs mois, elles vous attendent pour vos créations. Vous pouvez nous commander de l’osier vendu au kilo.
C’est dans un bac avec un fond d’eau non stagnante -routoir- que l’on entrepose l’osier destiné à être écorcé pour devenir de l’osier blanc, très apprécié en vannerie fine. On attend avec le printemps la nouvelle montée de sève : les brins reprennent leurs feuilles. Aura lieu alors cette pelade à l’aide de la décortiqueuse : ici, une Largentier. Une fois rincés de leurs tanins, les brins sont séchés au soleil puis remis en botte.
Après la récolte, on le dresse sur un sol frais les pieds protégés de paille sur 20cm de haut. Vous pourrez aussi l'entreposer dans un trou d'eau (appelé routoir) bien protégé aux pieds des vents froids et gelants de l'hiver, comme d'ailleurs du soleil printannier. Il est directement utilisable et cela jusqu'au début du printemps avant la remontée complète de la sève, et la pousse des feuilles. Nous expérimentons, une fois en racine dans l'eau, une possibilité de reprise sur l'ensemble de l'année, moyennant une remise en oeuvre très attentionnée. Vous pouvez nous commander directement des boutures (ou tacôts), comme des brins prêts à planter (à partir de 1m40) pour vos réalisations paysagères (haies tressées, cabanes). Appréciez ainsi l'ensemble des possibles que l’osier frais apportera à l’embellissement de votre jardin.
Contactez la ferme des Tressages Vivants, membre de L'association L'Oseraie du Possible. Hugues-mircea Paillet sur Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.